Un jour, un passage de manuscrit

Publié le par vascodegama.over-blog.com

Un adolescent prêté

Juillet 1973. Charles passe ses vacances à 1300 kilomètres de chez lui. Pendant presque deux mois il va « visiter » un pays qu’il connait déjà fort bien. Tellement bien qu’il ne supporte plus que son père transforme ce séjour en rallye.

.Deux jours ici, trois ailleurs. Ce n’est malheureusement pas la première fois. Ce pays, qui a vu naitre son père, qui est le berceau familial de sa mère est devenu un cauchemar.  Il doit supporter les disputes conjugales, l’alcoolisation vacancière de son père pour qui ce séjour en famille et chez des amis est quotidiennement festif, trop festif.

Il accompagne ses parents dans ce pays qui ne l’a pas vu naitre, mais dont il parle couramment la langue. Il la parle si bien qu’il pourrait passer pour un gamin du coin. Depuis plusieurs années, son père a décidé que les membres de la famille passeraient les mois de juillet et août dans ce pays.

Charles a bien une sœur, mais celle-ci a quittée la maison et c’est installé à une centaine de kilomètres du lieu de résidence de ses parents. Sœur totalement absente pour lui.

………

Charles porte en lui toute une détresse morale. Il n’arrive plus à faire confiance a certaine personne de la famille de son père. Spolié des cadeaux qu’il reçoit par de lointain cousins et cousines. Moqueries quotidiennes…

……….

Une « étape » du périple vacancier va bouleverser sa vision des évènements et le faire réfléchir sur un passé récent et surtout sur son avenir. Prendre des décisions à quatorze ans n’est pas facile, mais quand il n’y a plus rien à espérer de personne la seule solution est de tout mettre en œuvre pour réaliser son vœu : quitter cette famille, ces trois personne qui ont fait de sa vie un enfer, chacune des trois à sa manière.

C’est dans une maison située dans le sud-ouest du pays et propriété d’amis du père que Charles va comprendre que son père l’a « prêté » à un inconnu. Cette maison grouille de monde. Le plus jeune Charles 14 ans. Le plus âgé environ 65 peut-être même 70 ans. La première journée se passe bien. Un peu trop bien à son gout. Il a pris l’habitude de se méfier et préfère rester assis et regarder ce qui se passe et quelle tournure vont prendre les évènements.

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Le repas du soir terminé la question du couchage se pose. Au total une quinzaine de personnes restent pour la nuit. Décision est prise. Charles partagera une chambre en sous-pente avec un inconnu. Si Charles a quatorze ans, l’inconnu lui en a quarante, plus surement, mais pas cinquante. Enfin vu du haut de son adolescence. Tout cela est-il bien normal. Bien sain, quand on sait que le principal centre d’intérêt était le sexe. Coucherie, adultère, alcoolisation.

……….

Que s’est-il passé dans sa tête ? Un flash. Peut-être un geste de l’homme avec il devait partager cette chambre un peu plus grande que trois cabine téléphonique réunies. Une chose est sûre, il vient de se bloquer.

Charles parle à l’inconnu, mais dans sa langue natale et non dans la langue de l’homme. Ce dernier dans un premier temps lui adresse un sourire, mais Charles poursuit de plus belle. L’homme lui dit qu’il ne comprend pas et lui demande de parler cette langue locale que Charles utilise si bien. Rien n’y fait. Il continu. Si bien que la maîtresse de maison finit par arriver. Elle tente de le rassurer. Lui explique que cet homme est là depuis plusieurs jours, et qu’il n’a jamais mis les pieds dans le pays, son pays.

Erreur, grossière erreur de la dame en question. Charles connaissait son père. Il savait très bien que toutes les personnes rencontrées dans ce pays étaient connues de cet homme qui était son père, mais qui avait aussi abusé de lui. Pas seulement de lui. Un père qui aurait dû protéger ses enfants. Un homme qui pendant deux mois ne reconnaissait plus son épouse et son fils. Un déclic qui a conduit à un blocage chez Charles. Sa présence d’esprit lui a donné la force d’adresser un sourire à cet inconnu et quitter très rapidement cette pièce pour trouver refuge dans une autre chambre.

Comment ce groupe d’adulte pouvait oublier le rôle de protection des enfants.

.A part ses parents, qui savait ce que cette nuit réservait à Charles

 

Extrait de mon manuscrit en cour de finalisation.

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